Objectivité et Démocratie

La démocratie et la république s'appuient sur l'objectivité : c'est l'idée que la vérité transcende les pouvoirs. Depuis Thucidyde, on sait créer et respecter l'expression de la vérité, et notre civilisation s'est développée à partir de là. Face à cela, les pouvoirs ont toujours tendance à privilégier leur subjectivité, comme Edward Snowden ou Julian Assange nous l'ont bien montré.

La république et la vérité ont, dès Rome, fait cause commune. Pour la démocratie, reste la question de la démagogie, qui n'est pas si simple. Nous reviendrons sur la corruption ...
Mais si la vérité est transcendance, l'objectivité n'a pas la même force. Dans le récit par Thucidyde de la Guerre du Péloponèse, nous admirons le fait qu'il présente les deux points de vue, et nous admirons aussi les discours de Pericles. N'y avait-il pas d'aussi grand stratège à Sparte ? N'y avait-il pas d'autres points de vue, par exemple ceux des Perses ?

Un des pièges de la démocratie ("le moins mauvais des systèmes") est que la vérité est invoquée lors d'élections, et dès lors, devient enjeu. Ce qui, en fait, en diminue la force.
Quelques exemples, comme la Thailande, montrent que la démocratie ne peut fonctionner que si le peuple admet que son unité dépasse ses composants. On retrouve ces difficultés dans les assemblées de copropriétaires et on voit aussi les limites de la multi-culturalité. Une décision collective ne peut émaner que d'une communauté qui admet la contradiction.

Document : La guerre du Péloponèse par Thucidyde (-411)